À propos du kératocône Le kératocône, classé parmi les dystrophies cornéennes non inflammatoires, représente un défi particulier dans le domaine de l’ophtalmologie. Cette affection est souvent liée à une prédisposition génétique, avec une probabilité d’hérédité d’environ 10 %, et se manifeste par des modifications de la forme de la cornée. Les associations avec des maladies systémiques telles que le syndrome de Down, le syndrome de Turner, le syndrome de Marfan, l’atopie, l’ostéogenèse imparfaite et le prolapsus de la valve mitrale, ainsi qu’avec d’autres maladies oculaires, soulignent la complexité et la diversité de la présentation du kératocône.
M anifestation du kératocône : symptômes et signes précoces L’adolescence est la période typique de manifestation du kératocône, qui touche un œil ou les deux. Les patients signalent une baisse de l’acuité visuelle, une intolérance aux lentilles de contact et l’apparition d’un astigmatisme irrégulier. L’aspect conique de la cornée devient une caractéristique distinctive. La kératotopographie reste la méthode de diagnostic la plus sensible, révélant les signes précoces.
Évolution et traitement du kératocône Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, on observe une baisse de l’acuité visuelle, le symptôme de Munson (saillie de la paupière inférieure lorsqu’on regarde vers le bas) et un dépôt de fer dans l’épithélium, formant l’anneau de Fleischer qui entoure le cône. À un stade avancé, une cicatrisation stromale se produit et la rupture de la membrane de Descemet peut entraîner un œdème cornéen. Il existe trois types morphologiques de kératocône : sphéroïde, ovale et conique, chacun ayant des caractéristiques distinctes et posant des problèmes de diagnostic.
En fonction de sa gravité, le kératocône est classé en plusieurs stades, du stade initial au stade sévère : Forme naissante – réfraction cornéenne inférieure à 48 dioptries Forme intermédiaire – entre 48 et 54 dioptries Forme sévère – supérieure à 54 dioptriesInnovations en matière de traitement : des lentilles aux interventions chirurgicales Le traitement du kératocône a évolué, passant de l’utilisation de lentilles perméables au gaz avec fixation sclérale à des procédures chirurgicales novatrices. La « réticulation » du collagène, qui renforce la matrice de collagène de la cornée à l’aide d’un laser excimer et d’une solution de riboflavine, a donné des résultats positifs.
Dans les cas précoces, l’utilisation de lentilles et l’implantation de segments de cornée intrastromaux peuvent avoir des effets bénéfiques. Dans les cas avancés, avec un risque de perforation et une perte importante de la vision, la kératoplastie perforante devient une option nécessaire (transplantation de cornée).